Daguerréotype
Le daguerréotype est une ancienne technique de photographie, très répandue au milieu du XIXe siècle. L’image obtenue, du même nom, est réalisée à partir d’une plaque de cuivre couverte d’argent. Elle est polie et sensibilisée à la lumière grâce à de l’halogénure d’argent. Après avoir été sensibilisé, la plaque est traitée au bromure d’iode, une substance accélératrice qui permet de réduire le temps d’exposition. Elle est ensuite placée dans la chambre noire pour la prise de vue.
L’image enregistrée, d’abord invisible, est révélée grâce à son exposition aux vapeurs de mercure et est finalement fixée. Un daguerréotype ne peut être regardé que sous un certain angle en raison des reflets métalliques. Le résultat étant très fragile, il doit être très rapidement protégé par un cadre sous verre. Aucun négatif n’est produit avec le daguerréotype puisque l’épreuve positive est obtenue par un noircissement direct, sans passer par un négatif. Il s’agit donc d’une image unique de type positif direct, non reproductible.
Comment reconnaître un daguerréotype
Un daguerréotype est initialement une plaque de cuivre polie. L’image a donc un rendu métallique. Elle est miroitante et, suivant son angle de vue et selon la lumière, apparaît en négatif ou en positif. L’image est lisse et aux teintes argentées. En raison de leur apparence, les daguerréotypes étaient parfois appelés des « miroirs dotés de mémoire ». Ils sont montés sous verre.
La plupart des daguerréotypes ont été réalisés entre 1840 et 1860. En raison de leur coût, les plaques étaient divisées pour permettre un plus grand nombre de prises de vue. Les tailles sont souvent les suivantes :
- Pleine plaque : 18 x 24 cm / 7 x 9,5 inch
- Demi-plaque : 12 x 18 cm / 4,7 x 7 inch (environ)
- Quart de plaque : 9 x 12 cm / 3,5 x 4,7 inch (environ)
- Sixième de plaque : 7 x 9 cm / 2,8 x 3,5 inch (environ)
- Neuvième de plaque : 5 x 7 cm / 2 x 2,8 inch (environ)
- Seizième de plaque : 4 x 6 cm / 1,5 x 2,4 inch (environ)
Une autre astuce pour reconnaître un daguerréotype est son écrin. Les daguerréotypes, tout comme les ambrotypes et les ferrotypes, étaient habituellement présentés dans de petits coffrets dorés. Ce qui les rapproche des bijoux.
La petite histoire du daguerréotype
Le daguerréotype est un procédé photographique inventé par Louis DAGUERRE en 1835. Le travail de DAGUERRE parachève les recherches de Nicéphore NIÉPCE au début du XXe siècle. Les deux hommes étaient associés depuis 1829, mais NIÉPCE meurt en 1833, laissant DAGUERRE poursuivre seul l’aventure photographique. La technique est perfectionnée pendant plusieurs années et est finalement présentée par François ARAGO à l’Académie des Sciences, le 9 janvier 1839. Il la considère comme l’image démocratique par excellence, et la défend activement. Jacques-Mandé DAGUERRE divulgue ensuite le procédé à l’Institut de France, le 19 août 1839.
L’engouement est tel, que le gouvernement français achète à DAGUERRE le brevet du daguerréotype contre une rente. Il le fait ensuite tomber dans le domaine public, ce qui permet à l’Académie des Sciences de publier les détails du procédé. DAGUERRE s’inspire de l’héliographie de Nicéphore NIÉPCE en la rendant plus performante. Également plus fiable, le daguerréotype devient le premier procédé photographique commercialisé. Il fournit des images d’une très extrême netteté. Le procédé rencontre un succès immédiat et Daguerre organise des séances de démonstration technique.
Les premiers daguerréotypes sont principalement des natures mortes et des paysages. Avec l’amélioration de la technique et la diminution du temps de pose le portrait devient possible. Ils sont parfois légèrement flous, étant donné qu’ils nécessitaient un temps de pose de quelques secondes.
De nombreux procédés photographiques s’inspireront du daguerréotype. C’est notamment le cas de l’ambrotype, inventé par James Ambrose CUTTING en 1854. À la fin des années 1850, le daguerréotype est peu à peu supplanté par des procédés plus pratiques. Le daguerréotype connait un vif succès aux États-Unis. Des portraitistes virtuoses, comme Albert Sands SOUTHWORTH, Josiah Johnson HAWES et John Adams WHIPPLE, ouvrent des studios qui se distinguent par la qualité de leurs travaux.
Quelques conseils de conservation et de manipulation des daguerréotypes
Les photographies en coffret – de type daguerréotype, ambrotype et ferrotype – datent pour la plupart de plus de 150 ans. Ce sont donc des images d’une grande stabilité. Les précautions habituelles de conservation et de manipulation demeurent nécessaires. Le taux d’humidité relative doit se situer entre 30 et 50% (environ comme pour les livres). Pour une conservation en réserve, il est préférable que la température soit en dessous de 24 °C et qu’elle ne varie pas de plus de 4 °C en une journée.
Les coffrets protègent les daguerréotypes. Ils doivent être nettoyés et ne pas être plongés dans l’eau. Lors de leur manipulation, des gants de nylon ou de coton sont conseillés. Prenez surtout garde à ne pas endommager les bords et le verre. Il s’agit d’objets fragiles à manier délicatement. Le nettoyage s’effectue à l’aide d’une brosse douce. La vitre de protection peut être nettoyé avec d’un savon doux et d’un coton-tige, puis rincée et séchée. En cas de doute, recourrez à un professionnel.
Si le processus de dégradation de l’image est entamé il doit être stoppé sinon l’image disparaîtra. Une dégradation en surface est définitive. Il ne faut pas toucher à l’image, mieux vaut la laisser scellée par la vitre de protection. Veillez à ce que l’ensemble reste bien solidaire. Une vitre endommagée doit être réparée, sinon des infiltrations d’humidité, de poussières et de micro-organismes peuvent avoir lieu.