Tirage à l’albumine
Le tirage albuminé fut inventé vers 1850 par Louis Désiré BLANQUART-EVRARD (1802-1872), qui le présenta à l’Académie des Sciences en mai 1850. Il succède au tirage sur papier salé et fut le premier procédé exploité commercialement pour réaliser des tirages de photographies à partir d’un négatif. Ce procédé utilise l’albumine que l’on trouve dans le blanc d’œuf afin de fixer les éléments chimiques photographiques sur le papier. Il devint le principal procédé d’obtention de positifs de 1855 jusqu’au tournant du siècle avec un apogée d’usage entre 1860 et 1890. Durant la deuxième moitié du XIXe siècle, la production de cartes de visites en était le principal usage.
Pour sa fabrication, le papier est déposé sur la surface d’une solution de chlorure de sodium (sel commun) ou de d’ammonium et d’albumine (blanc d’œuf). La feuille est ensuite séchée, puis sensibilisée grâce au nitrate d’argent quelques minutes avant l’exposition. Elle est alors placée dans un châssis-presse au contact du négatif, insolée pendant quelques minutes, voire une heure, suivant la luminosité. À l’époque, un virage quasi systématique était alors opéré, avant que l’image ne soit fixée dans un bain de thiosulfate de sodium. Il permettait une meilleure stabilité des épreuves.
Ce type de tirage aux teintes chaudes se distingue des tirages sur papier salé par leur aspect plus lisse, et souvent plus défini. Ils étaient souvent contrecollés sur carton en raison de la grande finesse du papier, qui risquait sans cela de se gondoler.