Bromoil, Oléotypie, Report d’Encre
Le Bromoil (aussi appelé oléobromie), l’oléotypie et le tirage à l’huile, sont des techniques cousines qui reposent sur la répulsion de l’eau par des corps gras – bien souvent l’huile mais aussi des encres grasses.
Le tirage à l’huile est décrit par Alphonse POITEVIN dès 1855. Cet ingénieur et photographe français est l’inventeur de nombreux procédés photographiques, dont l’impression au charbon et la photolithographie. La technique est utilisée par G.E.H. RAWLINS vers 1904, puis concurrencée par le Bromoil qui permet une plus grande souplesse. Le report à l’huile dérive aussi du tirage à l’huile de RAWLINS. Il fut très utilisé par les photographes pictorialistes. Les tirages à l’huile ont un rendu brillant, tandis que les reports à l’huile sont mats.
Les techniques de tirage de type bromoil ou oléotypie sont des positifs réalisés à partir de négatifs (à l’époque principalement des plaques de verre). On prend un papier enduit de gélatine bichromatée, donc rendu sensible à la lumière. Il est ensuite insolé sous un négatif. La gélatine au contact de la lumière sèchent, tandis que les parties où le négatif est noir ou sombre, la gélatine, gorgée d’eau, reste en relief. On peut alors réaliser l’encrage au pinceau ou au rouleau. Les zones gorgées d’eau vont repousser les encres grasses vers les zones sèchent.
Il s’agit d’une méthode avec laquelle nous pouvons, soit recopier un négatif à l’identique, soit l’interpréter librement. Le report d’encre permet, avec une presse, de transférer l’image sur un papier d’art, sur lequel il ne restera que de l’encre d’imprimerie et plus aucun lien physique avec l’industrie photographique. Tirés sur des papiers granuleux, les reports gardent l’empreinte de la presse et ont un aspect lisse et mat. Les épreuves à l’huile ont, à l’inverse, du relief et un aspect brillant. Elles permettent une interprétation du négatif grâce à l’usage de pinceaux. Ils sont utilisés pour répartir les encres.
Ces types d’épreuves sont stables dans le temps car elles utilisent des encres et des papiers inaltérables. Il n’y a que la gélatine qui reste sensible à l’humidité et peut donc subir des dégradations.