Santec 1
Manolo CHRETIEN
3500 € – 9100 €
Santec #1
Photographie originale
Tirage numérique sur aluminium brossé
Signé et numéroté
Edition totale de 9 (+2 épreuves d’artiste)
Passionné par le mouvement et la matière, Manolo CHRÉTIEN se penche sur le phénomène des vagues qu’il nomme “anémomorphoses liquides”. Ce terme qualifie à l’origine la modification de la forme des plantes et des paysages végétaux sous l’effet des vents dominants. Ce phénomène est surtout remarquable sur le littoral et en montagne. Manolo Chrétien applique donc cette manifestation aux vagues en la qualifiant de “liquide”. Ici, les vagues sont soumises à l’influence du vent, l’eau ne peut s’y soustraire. Manolo CHRÉTIEN joue avec les reflets et la texture de l’aluminium brossé et anodisé. Les vagues deviennent alors iridescentes et jouent avec la lumière. Manolo CHRÉTIEN utilise le mot “alumination”, mot-valise composé d’aluminium et d’illumination voire d’hallucination. Il crée ainsi des surfaces miroitantes dont les couleurs et les reflets changent selon l’heure de la journée. Cette esthétique met en avant le caractère permanent de l’effet du vent sur la vague. Le mouvement des gouttes d’eau arrachées à la vague est visible, elle est brisée par la puissance éolienne. L’anémomorphose végétale provoque la nécrose des plantes sur les espaces les plus exposés au vent. Ici, l’immobilité de la vague dessine un relief rappelant une chaîne de montagne dont la flore serait battue par les vents. Certains endroits sont agités quand d’autres sont relativement plats et lisses.
Giacomo BALLA, Speed of a Motorcycle, 1913.
Le mouvement et la vitesse sont donc deux notions chères à Manolo CHRÉTIEN. Le peintre et sculpteur italien Giacomo BALLA s’est également penché sur ces questions. Rallié au mouvement futuriste dès 1910, il s’intéresse tout particulièrement au dynamisme de la couleur et de la lumière. Il divise la couleur en taches isolées, créant une illusion de déplacement. Dans le Manifeste du futurisme publié dans le Figaro en 1909 par Filippo Tommaso MARINETTI, l’écrivain italien fait l’éloge de la vitesse et du mouvement : “Nous déclarons que la splendeur du monde s’est enrichie d’une beauté nouvelle : la beauté de la vitesse. Une automobile de course avec son coffre orné de gros tuyaux tels des serpents à l’haleine explosive… une automobile rugissante, qui a l’air de courir sur de la mitraille, est plus belle que la Victoire de Samothrace”. Manolo CHRÉTIEN est de ces artistes dont le travail tire sa beauté dans l’effet de mouvement et de vitesse. MARINETTI poursuit dans La nouvelle religion, morale de la vitesse publié dans le premier numéro du journal L’Italie Futuriste en 1916 : “L’homme commence par mépriser le rythme isochrone et cadencé des grands fleuves, identique au rythme du passé propre. L’homme envie le rythme des torrents semblable à celui d’un galop de cheval”. L’écrivain utilise ici la métaphore de l’eau pour valoriser le mouvement à l’immobilité. Manolo CHRÉTIEN rend tangible ce rapport entre l’eau et la vitesse par l’utilisation de l’aluminium brossé et anodisé. Dans Speed Of A Motorcycle, Giacomo BALLA représente la vitesse du mouvement des roues de la moto. Comme Manolo CHRÉTIEN représente le mouvement de la vague par la lumière et le matériau, Giacomo BALLA signifie le déplacement de la moto par la répétition des couleurs, des lignes de force et des courbes.
Etienne-Jules MAREY.
Si Manolo CHRÉTIEN étudie l’anémomorphose, le médecin, physiologiste et inventeur Etienne-Jules MAREY s’est tourné vers l’étude du mouvement anatomique. A partir de 1870, il étudie méthodiquement ce qu’il appelle “la machine animale”. Il étudie les mouvements des animaux et des êtres humains. En 1882, MAREY invente la chronophotographie. Cette technique consiste à prendre en rafale des instantanés avec un appareil de prise de vues muni d’un seul objectif. Il expose ses sujets sur un fond noir et capture ainsi leur mouvement. Manolo CHRÉTIEN utilise la lumière et le matériau pour signifier le mouvement et Etienne-Jules MAREY le représente par la superposition des étapes d’un déplacement. Ici, l’homme pratiquant le saut à la perche voit son mouvement décomposé. Il saute puis retombe, son mouvement est accentué par la perche qui forme une courbe. Ce n’est pas le vent et le matériau qui crée cet effet mais le geste de l’homme et la prise de vue. Ainsi, les pratiques de Manolo CHRÉTIEN et d’Etienne-Jules MAREY se rejoignent par leur volonté de figurer un instant en mouvement.
Dimensions | 68 x 110 cm / 26,8 x 43,4 inch, 90 x 145 cm / 35,4 x 57,1 inch, 111 x 180 cm / 43,7 x 70,9 inch, 123 x 200 cm / 48,4 x 78,7 inch |
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